Suite aux résultats satisfaisants et aux accomplissements obtenus dans la préfecture de Blitta, à travers le « Projet de Renforcement des Capacités des Producteurs »(PRCP), qui s’est fixé comme objectif de contribuer à la réduction de la pauvreté et à la vulnérabilité des populations rurales et qui a pris fin en juin 2013 ; les partenaires notamment la Fondation de France – le Conseil Général des Yvelines – Pain Pour Le Monde, ont décidé de renouveler leur crédit confiance en acceptant de financer une nouvelle phase du projet, le » Projet d’Appui à la Gouvernance Concertée pour le Développement Agricole » qui vise pour sa part, la réduction de la pauvreté, la dynamisation de l’agriculture et les politiques sectorielles de décentralisation.
Le Projet de Renforcement des Capacités des Producteurs de la Préfecture de Blitta en production et commercialisation des produits agricoles (PRCP – Blitta) s’inscrit dans le cadre d’une coopération décentralisée entre les Yvelines et le Conseil de Préfecture de Blitta. La mise en œuvre de ce projet a permis de créer un cadre de concertation entre les autorités locales, ETD et les populations bénéficiaires à travers le comité de pilotage du projet. Le projet a également permis un encrage d’ETD en tant qu’acteur de développement, au sein de la collectivité. C’est un projet qui s’est fixé comme objectif de contribuer à la réduction de la pauvreté et à la vulnérabilité des populations rurales de Blitta afin :
• d’améliorer la productivité et la compétitivité des céréales (maïs et riz)
• d’augmenter et sécuriser le revenu des producteurs par une meilleure valorisation des produits agricoles
• et de promouvoir une organisation paysanne faîtière professionnelle à l’échelle préfectorale et renforcer les groupements villageois.
Ce projet à pris fin en juin 2013, et a permis :
En trois (3) ans d’exécution d’un projet, il n’est pas évident de pouvoir apprécier réellement les impacts surtout pour un projet qui a pour ambition de contribuer à la réduction de la pauvreté et de la vulnérabilité des populations rurales. Une étude d’impact à été réalisée à la fin du projet en tenant compte des référentiels de base à savoir : les formations, la production, la commercialisation, le revenu, les autres cultures, la santé et l’éducation, la dynamique de regroupement des producteurs, la position sociale de la femme, les ressources naturelles. Cette étude a montré que le projet a donné des effets directs significatifs sur les groupements bénéficiaires. Voici quelques impacts ressortis entre autres :
Impact au niveau des formations et de l’application des itinéraires techniques : la grande majorité des producteurs s’est déclarée très satisfaite des formations techniques et des appuis-conseils reçus dans le cadre du projet et confirment leurs engagement à les mettre en application.
Impact au niveau de la production : Tous les producteurs rencontrés lors des enquêtes, tant de maïs que de riz, déclarent que leur production agricole a augmenté avec l’appui du projet.
Les producteurs évoquent la bonne qualité des produits agricoles du fait de l’utilisation des bâches lors du battage et de vannage des produits récoltés. Le projet a permis à certains producteurs de maïs (60% environ) d’accroitre également leurs superficies de cultures secondaires et la totalité des producteurs impliqués dans le projet constatent une amélioration du rendement agricole de leurs opérations depuis le début du projet.
Impact au niveau des revenus des producteurs : la production et la vente des produits concernés par le projet représentent la plus grande partie des revenus de la grande majorité des producteurs. Tous les producteurs ayant pris part à l’enquête estiment que leurs revenus ont augmenté depuis le début du projet, en raison de l’augmentation du volume produit et/ou du prix. 100% de producteurs constatent une augmentation de leurs revenus quelle que soit la spéculation (liée à la vente groupée des produits, l’obtention d’un prix intéressant et l’unité de mesure utilisée (kg).
Impact sur les autres cultures alimentaires ou non alimentaires : la majorité des producteurs estime que l’application des itinéraires techniques et les autres appuis dans le cadre du projet ont un impact positif sur la production d’autres récoltes alimentaires. Plusieurs d’entres eux considèrent que l’amélioration des méthodes de production engendrée par le projet sur le maïs et le riz s’est étendue aux autres cultures, qui ont bénéficié de l’application de ces méthodes (l’utilisation d’engrais, le désherbage et la récolte au bon moment).
Impact sur les conditions socio-économiques des producteurs et des membres de leurs familles et de la communauté locale : la situation socio économique des membres des groupements a évolué suite à l’amélioration du rendement, du revenus et de la diversification des productions agricoles. En effet, l’amélioration du rendement a contribué un tant soit peu à l’autosuffisance alimentaire grâce aux revenus additionnels utilisés pour l’achat d’autres denrées alimentaires, le payement des frais scolaires des enfants, l’achat de vêtements et des dépenses médicales, etc
Impacts sur l’autonomisation des femmes : les femmes sont plus respectées en tant que membres des groupements, elles participent plus au processus de décision ; aux formations et les contacts avec les autres producteurs contribuent à leur développement en tant qu’individus.
Impact au niveau de la confiance des IMF vis-à-vis des producteurs : Le fait que certains groupements aient pu rembourser leurs crédits, renforce un peu leur crédibilité auprès des IMF. Il régnait alors entre les IMF et les producteurs agricoles une crise de confiance et donc un climat de méfiance. Les IMF qui s’intéressent moins au secteur agricole considèrent les producteurs agricoles comme de mauvais payeurs tandis que ces derniers, de leur côté, estiment que les IMF sont des ‘‘ tricheurs’’. Le présent projet a contribué partiellement au rétablissement de la confiance entre les IMF et les producteurs agricoles. Désormais, certains groupements pourront obtenir du crédit auprès des IMF sans l’appui d’un intermédiaire (ETD), ce qui est très positif.
Dans cette ambition de contribuer à la réduction de la pauvreté soutenu par le PRCP et aussi dans le but de consolider les acquis de la première phase, une nouvelle phase a été élaborée, pour intervenir sur les politiques sectorielles de décentralisation et de relance de l’agriculture.
Intitulé » Projet d’Appui à la Gouvernance Concertée pour le Développement Agricole (PAGDA) » dans la préfecture de Blitta, le PAGDA vise à contribuer, d’une part, à la création de la richesse (développement économique) et à la réduction de la vulnérabilité des populations de la Préfecture de Blitta ; et d’autre part à la sécurité alimentaire dans la préfecture de Blitta à travers une meilleure coordination entre acteurs et la création de conditions favorables à la production et la valorisation des produits agricoles.
Il s’agira donc spécifiquement dans cette phase, de promouvoir et de renforcer le partenariat entre le conseil de préfecture de Blitta et les acteurs économiques agricoles pour la production, la valorisation des produits agricoles de la préfecture en articulation avec les services techniques de l’Etat.
Les bénéficiaires de ce projet sont le Conseil de Préfecture de Blitta qui en est le bénéficiaire direct et, les CVD et CCD ; les associations, groupements ou organisations de producteurs ou de femmes ; les populations de la préfecture de Blitta, plus spécifiquement les agriculteurs et agricultrices de la préfecture et les services techniques déconcentrés de l’Etat.
Ce nouveau projet donnera comme retombées :
• La création à l’échelle préfectorale, d’un cadre de concertation, de négociation et de décisions, fonctionnel, entre la collectivité et les acteurs (publics-privés) du secteur agricole
• la définition et la mise en œuvre d’un plan de développement agricole préfectoral concerté
• la mise en place d’un dispositif financier fonctionnel facilitant l’accès des acteurs au crédit bancaire
• le soutien aux initiatives locales portées par les groupements ou associations de jeunes et de femmes et la réalisation d’infrastructures productives.
• et le renforcement des capacités techniques et financières du conseil de préfecture de Blitta.