Article : Présentation du projet PAPEBA

Rendu officiel le 10 février 2014 dans la région de la Kara précisément dans  les locaux de l’hôtel Kara, le Projet d’Appui à la Préservation des Ecosystèmes et de la Biodiversité grâce àl’Agro-pastoralisme (PAPEBA) en région des Savanes, Kara, Centrale et des Plateaux dans le contexte de la décentralisation s’inscrit dans la même dynamique que le Programme Régional d’Appui à la Productivité de l’Elevage est mis en œuvre au Sénégal, au Mali, au Burkina Faso, dans le nord du Bénin et dans le nord du Togo. Il est financé  par  l’Agence Française de Développement (AFD et l’Union Européenne (UE).

Le projet a pour maître d’œuvre l’ONG Acting For Life une ONG du Nord avec pour partenaires principaux de mise œuvre Entreprises Territoires et Développement (ETD), l’ONG RAFIA et la Fédération Nationale des Professionnels de la Filière Bétail Viande au Togo (FENAPFIBVTO).

Acting For Life, en tant que demandeur, sera responsable de la coordination technique, administrative et financière et mobilisera de façon concertée son expertise technique, en particulier en matière d’appui méthodologique et de mise en réseaux d’associations d’éleveurs opérant dans les pays voisins. L’ONG de formation et d’édition ARED-Sénégal sera chargée de tous les aspects liés à la formation des animateurs et à la démultiplication des outils de débats informés.

L’associé CIRAD sera en charge du volet de formation à la cartographie. En Région des Savanes et en Région de la Kara, l’ONG togolaise RAFIA travaillera sur l’ensemble des résultats et valorisera l’expérience acquise en Région des Savanes. En Région Centrale et en Région des Plateaux, l’ONG togolaise ETD réalisera le même type de travail et valorisera son expertise sur les problématiques environnementales et sur la décentralisation. La FENAFIBVTO, rayonnant dans tout le pays, renforcera les capacités de ses membres, notamment par l’opérationnalisation des bureaux régionaux à Notsé, en région des Plateaux, et à Dapaong en région des Savanes, grâce à l’appui du RECOPA au Burkina Faso et à l’Association Nationale des Producteurs de Ruminants (ANOPER) au Bénin, associés à l’Action.

D’une durée de 30 mois, le PAPEBA sera mis en œuvre dans quatre (04)  régions à savoir : Savanes, Kara, Centrale et Plateaux avec l’appui des partenaires régionaux associés externes comme ARED, CIRAD, RECOPA, APIDEV, ANOPER.

Egalement, on relève la présence sur le terrain des programmes de secteur d’activités ayant traits à la thématique abordée par le PAPEBA travaillant en synergie avec ce dernier. Il s’agit des Programme Nationale d’Action Décentralisée de gestion de l’Environnement (PNADE) et Programme National d’Investissements pour l’Environnement et les Ressources Naturelles (PNIERN).

Le PAPEBA s’inscrit donc dans une logique de permettre aux Acteurs Non Etatiques (ANE) de participer au développement économique et durable de leur territoire. Du point de vue global, le projet renforcera le dialogue entre les ANE concernant les enjeux locaux et nationaux de la gestion concertée des ressources naturelles en lien avec le convoyage à pieds du bétail en périphérie des aires protégées conduisant à la sécurisation et à l’aménagement de couloirs de passage d’animaux.

Spécifiquement les objectifs poursuivis  reposent sur l’atteinte de deux (02) résultats :

• Les associations de riverains des forêts classées, des aires protégées et les associations d’éleveurs sont en mesure de se concerter et de prendre des positions communes sur les enjeux de la gestion durable des ressources naturelles liés à la mobilité de l’élevage en s’appuyant sur des outils d’animation fonctionnels ;
• Des pistes pour la transhumance et la commercialisation du bétail sont sécurisées, aménagées et gérées de façon conjointe, inclusive et équitable entre les usagers et les acteurs institutionnels concernés. Pour ce résultat, l’accent sera mis sur les tronçons stratégiques riverains des aires protégées.

Les effets attendus de l’action se résument à :

• Les pistes sécurisées et aménagées seront utilisées non seulement par des producteurs des communes voisines, mais aussi des opérateurs privés et des transhumants provenant de communes éloignées, voire même de pays voisins. Il en va de même pour la fréquentation des marchés. Sur la base des premiers éléments d’évaluation tirés du PRAPE au Burkina-Faso et au Bénin et surtout du PAPE-Togo en région des Savanes, nous pouvons estimer que l’Action aura les effets suivants à travers toutes les régions d’intervention :
• 30 animateurs et des représentants des organisations professionnelles seront capables d’animer les ateliers d’animation et de formation du Module de formation et d’animation sur le Commerce du Bétail ainsi que de les démultiplier,
• 200 personnes clés issues des groupes cibles (OSC, OP, services de l’état, futurs élus locaux) ont acquis une nouvelle vision du lien entre la sécurisation de la mobilité de l’élevage et la préservation de l’environnement,
• Plus de 20 représentants d’ONG et représentants des services de l’état ont pris position sur la complémentarité environnement-élevage suite aux débats informés.
• Plus de 5 dossiers de plaidoyer constitués et mis en œuvre par les organisations de producteurs et d’opérateurs suite aux débats informés et aux visites d’échanges.
• Au moins 6 animateurs sont capables d’effectuer des relevées de données GPS et d’appliquer un SIG prenant en compte la totalité des aménagements à l’échelle d’une préfecture voire d’une région.
• Au moins 50 concertations inter-acteurs aboutissant à des accords formels (PV de négociations) ont été conclues pour la sécurisation et l’aménagement des pistes,
• 5 tronçons stratégiques totalisant 400 km de pistes permettant de limiter la pression sur l’environnement sont sécurisés.
• La mise en place ou le recyclage de 5 comités de gestion ou AVGAP des pistes sécurisées.

De part sa conception, le PAPEBA a plusieurs effets multiplicateurs :

• Premièrement, l’introduction et la démultiplication d’outils de facilitation innovants utilisables auprès d’un public très varié et permettant un débat informé et des décisions éclairées sur la complémentarité entre la mobilité du bétail et la préservation de l’écosystème et de la biodiversité favorisera l’institutionnalisation d’un dialogue structuré et argumenté entre les acteurs, les décideurs, le législateur et les niveaux politiques.
• Deuxièmement, le renforcement des capacités effectué auprès d’un large public se matérialisera par des compétences durables que les participants aux débats et les animateurs formés continueront d’utiliser et de diffuser dans leurs milieux respectifs. Si les ateliers de débat informés toucheront formellement environ 300 personnes, c’est donc un public beaucoup plus large qui sera amené à percevoir d’une autre façon le secteur de l’élevage dans son rapport avec la préservation de l’environnement.
• Troisièmement, le fait d’intégrer les questions liées à l’élevage dans les plans de Développement de Territoire de certaines préfectures préfigurera, avec l’avènement de la décentralisation, leurs prises en considération pour l’ensemble des PDT et PIT.