L’agriculture togolaise face à ses problèmes

ETD reçoit le Titre du grand Oscar 2012 de l’agriculture au Bénin
novembre 10, 2012

On ne peut comprendre la situation de l’agriculture togolaise qu’en l’étudiant dans le contexte socio-économique global du Togo. Selon des études du Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD), 72% de la population togolaise est pauvre et 57% est extrêmement pauvre, avec un revenu annuel de 90 000 FCFA pour la première catégorie et de 70 000 pour la seconde. Le taux de malnutrition est élevé, 25% des enfants de moins de 5 ans présentant un déficit pondéral en 1998 et aucune amélioration notable n’ayant été signalée depuis.

La faiblesse de la production et de la productivité, accentuée par de fortes variations d’une année à l’autre, ainsi que l’insuffisance des revenus, en zones rurales aussi bien que dans les villes, sont les causes principales de la malnutrition chronique et de l’insécurité alimentaire au niveau familial.

Et pourtant l’économie togolaise est basée, dans une large mesure, sur l’agriculture. Les recettes générées par les produits agricoles représentaient en 2003 environ 37,8% du PIB (Produit intérieur brut), qui atteignait alors 1 076 milliards de FCFA, selon des statistiques du ministère de l’Economie et des Finances.

Malgré sa place dans l’économie, l’agriculture togolaise est caractérisée par un faible niveau technique et un faible taux d’équipement des exploitations :

— 25% des exploitations bénéficient d’un appui technique des structures d’encadrement

— Les semences améliorées sont utilisées dans moins de 3% des cultures vivrières

— L’utilisation d’engrais concerne 16% de ces cultures

— 89% des superficies cultivées sont emblavées avec du matériel aratoire (houe, coupe-coupe)

— La répartition des labours attelés est inégale, avec 10% au profit de la région des Savanes

— 1% des exploitations sont équipées d’un tracteur

— 12% seulement des ménages ont accès au crédit agricole ( formel et informel)

— L’exploitation agricole est tournée vers l’autoconsommation et est faiblement monétarisée.

La superficie cultivable est évaluée à 3,6 millions d’hectares, soit 60% du total, et 41% de cette surface, soit 1,4 millions d’hectares, sont emblavés. Sur les 86 000 hectares de terres cultivables, seuls 2 300 hectares sont aménagés et 1 200 effectivement exploités. On note toutefois dans certaines zones l’existence d’une pression foncière croissante, d’une dégradation de la fertilité des sols et des poches de pauvreté rurale. C’est le cas, entre autres, de l’Est de la Région de la Kara et de l’Ouest de la Région des Savanes. Dans ces zones, on constate des rendements agricoles bas, en-deçà de la moyenne, une disparition du couvert forestier et des indicateurs sociaux particulièrement bas (malnutrition, faible taux de scolarisation).

Pourtant, depuis « la révolution verte de 1975 », le pays s’assure une autosuffisance alimentaire précaire, le problème de l’alimentation se posant encore au plan quantitatif à des périodes de faible pluviométrie au cours desquelles certaines familles, certains groupes sociaux et localités connaissent une insécurité alimentaire structurelle et conjoncturelle. Ce fut le cas, par exemple, lors de la hausse du prix de maïs au dernier semestre.

Il est possible d’apporter des solutions à la précarité agricole du Togo par des approches préconisées par bon nombre d’agronomes. Globalement, les spécialistes proposent comme remède la valorisation des terres incultes, l’exploitation de la diversité climatique, la maîtrise de l’eau, une utilisation rationnelle et optimale des intrants agricoles. Le désenclavement des zones à fort potentiel agricole, la pratique de l’agroforesterie par la plantation d’espèces pérennes pour le maintien à long terme de la fertilité des sols, l’intensification de la recherche agricole et son expérimentation, la facilitation de l’accès des groupements agricoles, la mécanisation, l’utilisation d’engrais, la réforme agro-foncière permettant une juste répartition des superficies cultivables sont également recommandés, sans oublier la professionnalisation, la syndicalisation du secteur agricole afin de protéger les droits des producteurs et le rôle politique de l’Etat dans ce domaine en termes d’orientations et de réglementations.

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