L’agriculture urbaine au Togo était d’abord vivrière et tournée vers l’autoconsommation, elle s’est progressivement transformée en partie en maraîchage destinée à la commercialisation. De nombreuses cultures maraîchères sont pratiquées notamment : l’oignon, le chou, le piment, la corète potagère, le concombre, la carotte, la laitue, la tomate, le persil et l’aubergine africaine et de nombreux légumes feuilles.
En réalité, cette horticulture urbaine participe au renforcement des bases de la sécurité alimentaire, à la réduction du chômage et à l’amélioration des revenus des producteurs, mais son développement se trouve confronté à de difficultés majeures comme d’une part la régression des surfaces maraîchères (à cause de la pression foncière avec le risque d’entrainer à court terme, une aggravation des problèmes d’approvisionnement de la ville de Lomé en produits maraîchers) et d’autre part le relâchement de l’accompagnement des producteurs par les services publics (qui est en grande partie à l’origine des difficultés d’approvisionnement en intrants de qualité et ses corollaires que sont la chute de la fertilité des sols, de la productivité et des rendements ainsi que la dégradation de l’environnement).
Afin d’entreprendre des actions d’urgence à court terme pour renforcer l’offre en produits maraichers dans la ville de Lomé, un projet a donc été initié : « Projet de promotion de la production maraîchère dans la préfecture de Vo »” qui avait pour mission “de contribuer à la réduction de la pauvreté et à l’amélioration de la sécurité alimentaire et nutritionnelle durable au Togo“.
Les actions de ce projet se sont articulées autour de deux composantes : l’amélioration de la production et de la productivité des exploitations agricoles ciblées en matière de productions horticoles et la valorisation et mise en marché des produits.
Le projet a porté spécifiquement sur la promotion et le soutien du maraichage dans les zones périurbaines de la préfecture de Vo (région Maritime) où la pratique des cultures traditionnelles ne sécurise plus un revenu suffisant pour les agriculteurs familiaux qui vivent dans une situation de vulnérabilité avérée.
L’accent a été essentiellement mis pour développer des produits stratégiques (Tomate, piment et légumes feuilles) qui entrent dans l’alimentation de base des populations afin d’améliorer et de sécuriser les revenus des producteurs maraîchers.
Tout au long du projet, neuf (09) activités ont toute été réalisées notamment :
En fin de période, les principaux résultats obtenus sont :
Au total, 127 maraîchers dont 46 femmes répartis dans six (06) groupements et en groupes de maraichers individuels, ont bénéficié de l’action.
Les maraichers ont augmenté leurs productivités et leurs productions grâce aux formations qu’ils ont eu à suivre sur les notions générales de conduite d’une culture maraîchère, puis sur l’itinéraire technique de production de la tomate, du piment, d’oignon, et de l’aubergine. Certains producteurs ont bénéficié de l’appui formatif sur l’itinéraire technique de production de quelques légumes exotiques telles que la laitue, la carotte et le poivron. Les formations ont portées principalement sur (i) la réalisation de pépinière, (ii) le repiquage de jeunes plants (iii) l’apport de fertilisants (matière organiques et engrais chimiques), (iv) le dosage et l’application de produits phytosanitaires, et (v) sur la récolte et transport des produits. Tous les producteurs ont bénéficié durant toute la période de l’action, de suivis et accompagnements techniques tout au long des différentes phases de la production.
Photo 1 : Appui formatif à la technique de pépinière
Photo 2 : Appui formatif à la technique de repiquage de jeunes plants de tomate
Après un diagnostic et selon leurs besoins exprimés, les maraichers ont été approvisionnés en intrants. Ainsi de différents groupements ont bénéficié de matériels (deux supers tanks, trois suppresseurs et trois motopompes). Des semences de piment vert, d’Adémè (Corchorus olitorius), de tomate (variété mongal) et d’aubergine ainsi que des produits de traitement phytosanitaire ont été donné aux maraichers les plus nécessiteux.
En plus des semences et insecticides fournis, 68 maraichers regroupés en 05 groupements / SCOOPS et en 04 groupes de producteurs individuels ont bénéficié de soutien en fiente de poule (matière organique).
Photo 1 : Photos de remise de matériel aux bénéficiaires
Des produits maraichers de qualité sont offerts sur les marchés périurbains et urbains suite aux différentes formations qui ont été données aux maraichers. Les formations ont essentiellement portées sur (i) le rôle des champignons dans la nature et applications diverses ; (ii) la nutrition des plantes vertes : rôle de la matière organique et des êtres vivants du sol ; (iii) les techniques de fertilisation ; (iv) les techniques et processus de compostage ; et (vi) l’utilisation du compost.
Photo 2 : Phase théorique de la formation (à gauche) et phase pratique sur le terrain (au centre et droit)
Photo 3 : Tas de compost mature d’un producteur bénéficiaire de la formation
Les producteurs ont bénéficié d’une sensibilisation par émission radio sur l’utilisation des intrants de qualité sur le thème : «Quelles pratiques de traitement phytosanitaire pour une production durable de légumes de qualité par les maraichers de Vo». L’émission a suscité beaucoup d’intérêt aussi bien au niveau des consommateurs que des producteurs qui ont manifesté le souhait d’une seconde émission traitant du même thème.
Ensuite, dans les réalisations des activités du projet, un système de mise en marché a été promu pour sécuriser les débouchés des maraichers. ETD a donc accompagné et appuyé les OP dans la recherches et gestion des commerçantes grossistes. Des rencontres ont été organisées à cet effet.
Les pratiques modernes de commercialisation sont appliquées à travers l’introduction de la notion de contractualisation dans les prises de décision de production maraichère et la gestion de la relation commerciale entre l’acheteur et le vendeur. Au cours des échanges de sensibilisation, les producteurs ont montré qu’ils sont convaincus des avantages d’une relation contractuelle entre producteurs et acheteurs et qu’ils ont toujours souhaité ce type de relation. Ensuite les maraîchers ont bénéficié d’une formation sur la commercialisation groupée, les systèmes de négociation et la fixation de prix.
Photo 3 : Rencontre entre commerçants et producteurs
Photo 4 : Séance de formation des maraichers en commercialisation groupée
En somme, le partenariat technique tissé avec Terre des hommes (Tdh) délégation Togo a permis de renforcer les communautés bénéficiaires dans leur mandat social de protection des couches les plus vulnérables de la population que sont les enfants et les femmes. Ce partenariat a également permis de privilégier dans l’intervention les femmes qui constituent une partition importante dans le développement de l’agriculture familiale au Togo. Tout ceci a été réalisé grâce à l’appui financier de CFSI/FDF.
Des perspectives de poursuite des actions sont enclenchées en vue de renforcer les acquis du projet, de les diffuser afin d’étendre les actions à d’autres zones comme les préfectures des Lacs, du Bas-mono, de Zio. Ainsi la population de Lomé et de ses environs pourront être suffisamment fournis en produits maraicher de qualité.